je me sens comme un hacker effrayé

I.

Je me transforme en entrepreneur pour survivre et j'utilise les emojis pour améliorer la communication avec mes interlocuteurs, clients et partenaires.

J'ai peur de corrompre définitivement mon cerveau et d'annihiler toute volonté de créer indépendamment du marché.

Comme vous, je deviens un robot sous le poids de l'algorithme. Et si je ne fais pas tout pour plaire, je refuse de déranger.

Car celui qui lutte contre l'algorithme, autant que celui qui lui obéit, le nourrit. L'algorithme dévore et digère tout.

Je ne veux pas nourrir l'algorithme, et pourtant sans lui je n'existe pas. La seule issue est la destruction physique des serveurs qui hébergent l'algorithme.

II.

Le monde se transforme devant mes yeux en une machine parfaite.

Tout ce qui semble mal conçu, irrégulier ou désorganisé a de plus en plus de mal à exister. Par exemple, les tueurs en série ou les héritiers.

Je suis en bonne santé, je suis jeune, j'ai l'avenir devant moi, comme on dit. Je ne vais pas me plaindre de mon sort.

Quant au sort des autres, j'espère qu'il s'améliorera. Tout problème mène à une solution. Sauf un.

La vie est délicieuse pour son potentiel d'extase instantanée. La moindre scène urbaine est susceptible d'éveiller en vous un état de contemplation agréable et instructif.

En général, les possibilités sont infinies. Vous pouvez acheter des vêtements chez Zalando.

Le point de vue critique est inutile. C'est une perte de temps, les choses le sont, et la prétention de vouloir changer leur cours est indigne de nous tous.

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